Los detectives salvajes (Bonus stage)

Il me faut vous dire que cet avion qui décollait de Los Angeles dans notre dernier chapitre ne rentrait pas encore à Paris.
Il me faut aussi m'étaler un peu plus longuement sur ce qui a fait que mon choix s'est véritablement tourné vers les États-Unis et non le Japon lorsqu'il m'a fallu trancher entre ces deux destinations onéreuses. Il me faut pour cela, retourner quelques six années en arrière, à Lille où j'habitais. J'ai passé à cette époque une journée à Bruxelles (une erreur comme une autre), qui comme chacun sait est la capitale du plat pays, distante d'un peu plus de cent bornes de la capitale des Flandres, Lille. En ce temps, il m'arrivait de chercher à rencontrer des filles via une application (Tinder pour ne pas la nommer) et c'est en rentrant dans mes pénates que j'ai eu la notif' qu'une d'entre elles était tombé dans mon panneau. Le problème était qu'elle restait et habitait Bruxelles, que je détestais cette ville, qu'elle aussi et qu'elle finirait pas très bientôt la quitter. Ainsi, nous ne nous sommes jamais rencontrés. Jamais.
Cette fille, puisqu'elle venait originellement du Mexique, y est rentrée. Et six années ont passé.

RELOJ

Cette fille s'appelle Re. Pour Regina. Mais quand je pense à elle, je pense aussi à un autre terme espagnol, celui de « reloj », l'horloge, la montre. Parce qu'elle est faite de complications et de minuscules rouages, de minutie, qu'elle doit être manipulée avec la plus grande des douceurs pour s'exprimer et mesurer le temps dans lequel nous vaguons. Car cette fille comprend ce dans quoi nous nous débattons, plus qu'aucun d'entre nous. Elle est philosophe, poétesse et infiniment triste, et belle, tout comme l'objet qui m'emprisonne le poignet et que je regarde avidement sans en comprendre le fonctionnement intime. Malheureusement, la vie, les autres, les cicatrices du passé, laissent des traces, enraillent les mécanismes, et Re souffre d'un mal intestin, encore aujourd'hui inconnu et incurable. Sa santé se dégrade. Ses médicaments changent, ses diagnostics évoluent mais sa maladie persiste à grandir, au fond d'elle, à tel point qu'après toutes ces années de correspondance, d'écriture, mails, collaborations, poèmes, je me disais que je n'allais peut-être jamais la trouver, ou m'imaginais-je, prenant le chemin du cimetière de Queretaro. C'est que notre amitié, notre relation, a traversé plusieurs saisons, et avec elles, plusieurs états. Longtemps nous sommes restés disponibles jusque tard dans la nuit l'un pour l'autre, malgré le décalage horaire, afin d'éponger nos détresses. Parfois, nous disparaissions pendant un laps de temps plus ou moins long, retournés à nos vies et luttes quotidiennes respectives mais toujours nous revenions à une notification, une preuve de vie de cette intelligence virtuelle que nous aimions, avec qui nous discutions à plus de 9000km.
Lorsque j'ai considéré l'Amérique comme potentielle destination, le Mexique en est devenu instantanément une étape obligatoire. Parce que les cartes me bernaient quant aux distances mais parce qu'aussi, nos relations, après six années de correspondance, pouvaient évoluer, parce que la romance que nous avions écrite de nous-mêmes n'était pas vraiment vraie et qu'elle demandait à un certain point qu'on lui insuffle peut-être un peu de réalité pour continuer à vivre, en franchissant des étapes et des épreuves de vie, nous avons pris la décision de nous rencontrer. La vérité c'est qu'au moment où je l'ai aperçu sur le quai du terminal de bus de Mexico, c'est comme si je ne l'avais jamais quitté, car toutes nos discussions ont toujours connu la même simplicité, la même évidence, et que ces six années ont construit une proximité telle que l'épreuve du corps et du réel ne pouvait aller contre. Avec cette rencontre en chair et en os, nous voilà projetés hors de la littérature, crevant les pages et les écrans hors de nos fictions, hors du temps que nous chérissions et que nous entretenions, celui que le garde-temps régissait sereinement. Avec le réel, nous voilà réunis dans un monde où notre seul réconfort est celui de se jeter dans les bras de l'autre.



NARCOS, MUJERES Y 2666

Le Mexique fait peur.
Si les Estados Unidos sont intimidants, le Mexique fait carrément flipper.
Mes jeunes années de lecteur m'ont porté sur la littérature hispanophone (assurément une des meilleures encore à l'œuvre) et le Mexique s'est rapidement retrouvé sous la plume de deux auteurs non-mexicains qui me l'ont conté, à savoir l'argentin Rodrigo Fresàn dans Mantra, et l'un de mes favoris, le chilien Roberto Bolaño d'abord dans son ode à la fougue juvénile et poétique des Détectives Sauvages puis avec sa dernière œuvre inachevée, 2666. Une partie, et la plus longue en fait, de cet ultime roman de plus de 1000 pages se déroulant également au Mexique, raconte les meurtres et les disparitions de femmes autour d'une petite ville imaginée mais qui pourrait se trouver dans les états de Sonora, Sinaloa ou Chihuahua, états souffrant déjà de cette longue et macabre tradition depuis les années 90 et qui compte approximativement plus de 110 000 femmes portées disparues dont des associations de proches et des familles retrouvent de temps à autre les restes enfouis dans des décharges ou abandonnés dans le désert. Voilà une réalité du Mexique.
Une idée reçue, c'est qu'on considère souvent le pays comme dangereux, notamment à cause de ses cartels, ses trafiquants ou sa police corrompue. Le Mexique, de ce que les habitants m'en expliquent, n'est pas aussi dangereux pour les touristes que pour les mexicains eux-mêmes : trafic d'êtres humains, enlèvement contre rançon, assassinat sommaire, détournement de mineurs ne sont que quelques-uns des risques encourus par les locaux. Bien entendu, il y a également des zones voire des villes entières à éviter (Celaya, Ciudad Juarez, Tijuana), je vous parle de villes où passée une certaine heure vous n'êtes carrément pas autorisé à sortir de chez vous par le cartel en place. Le Mexique est dangereux parce que les narcos sont ce qu'était la mafia il y a encore quelques années en Sicile. Une organisation tentaculaire, baignée dans la drogue, le détournement/blanchiment d'argent, la politique, toutes les strates du crime et s'assurant le soutien d'une partie des forces de l'ordre ou de l'état pour continuer leurs activités. Ces cartels ont acquis une telle puissance qu'ils sont un employeur de premier ordre dans ces régions pauvres et décimées, et qu'aucune opération menée par les militaires ou les brigades spécialisées ne semble pouvoir déstabiliser l'ordre en place (voir Sicario de Denis Villeneuve ou Traffic de Steven Soderbergh ou l'enquête complète et glaçante du Monde à ce propos). En fait, entrer au Mexique, c'est passer le pas de la porte de l'Amérique centrale, région du monde où, semblerait-il, la vie et la mort ont une valeur moindre qu'ailleurs, où la violence est omniprésente et les armes une solution clé en main de tous les problèmes. Pourtant, de ce climat qui pourrait être plus étouffant et nocif qu'il ne l'est en réalité, il se dégage un étrange sentiment diffus de bonheur et de tranquillité chez les mexicains que vous rencontrerez, qu'une petite phrase maladroite pourrait vous résumer en « be happy now, cry later » (sois heureux maintenant, pleure plus tard). Parce que la proximité de la mort est là et que ça n'est pas une connerie ou un fait divers.

CDMX

Je débarque un soir à Ciudad de Mexico (abrégé en CDMX donc, pour ne pas la confondre avec le Districto Federal qui contient la capitale ou le pays tout entier qui s'appelle aussi Mexico si vous atterrissez) et Rodrigo vient me chercher à l'aéroport. Je débarque de Los Angeles, après deux derniers jours où j'ai le ventre barbouillé et juste hâte de quitter les Etats-Unis, dans une ville que la nuit masque et dont je ne soupçonne pas encore tout à fait l'ampleur. La capitale du pays contient 22 millions d'habitants, soit l'équivalent de plus d'un quart des peigne-zizis de notre pays ou deux fois le grand Paris sachant que le Mexique en compte environ 130 millions. Elle est tout simplement immense. Je veux dire, je vous ai présenté New York, je vous ai conté un peu de la Nouvelle-Orléans, Fort Worth ou égratigné Los Angeles sur le dos de ma vaillante trottinette (RIP), mais là, impossible, vraiment impossible ne serait-ce que de voir de la vallée où se creuse Mexico un horizon de cambrousse ou de montagne encore vierge. Selon la légende, la ville s'est édifié sur un lac au XIVeme siècle, guidé par les dieux, un boug aurait aperçu le symbole que le mezcal aurait distillé dans ses rêves d'alcoolo à savoir un aigle cherchant des crocs à un serpent. Le truc est devenu viral, a fait le buzz, et c'est même devenu le symbole du pays et de son drapeau. Non sans rire, Mexico est vraiment bâti sur une zone pas ouf puisque son centre s'effondre et s'affaisse dangereusement (visible depuis l'extérieur et l'intérieur notamment de la Casa de los Azulejos) et ce ne sont pas les différents séismes qui vont l'aider (le dernier particulièrement meurtrier remontant à 1985). Après une quarantaine de minutes de tuture on pose bagage dans un petit Airbnb, une bouteille de tequila (alcool d'agave) et des tacos de pastor sous le bras. Premier contact avec la chose, le taco mexicain, orgueil de tout le pays, cuisiné différemment dans chaque région, incalculables variantes mais toujours la même base : bidoche sur galette de maïs (la fameuse tortilla). Le taco de pastor contient une marinade spéciale du centre du Mexique et des ananas (piña) qu'on vient selon son goût agrémenté de cebolla (oignon cru) et de salsa verde o roja (piments verts, plus doux, ou rouge, plus puissants). Inutile de vous faire un exposé plus long, c'est super bon, pas compliqué et peu cher, on s'en enfile 4 ou 5 et on se sent prêt à parler espagnol. Au matin, on retrouve Regina après encore de la voiture dans le trafic de la ville et on s'enfonce découvrir quelques quartiers à la végétation luxuriante, aux façades colorées et à la population sympathique. C'est cliché, mais c'est comme ça pour l'instant. Le programme des prochains jours s'échelonnent sur la découverte de divers coins de la ville, son campus universitaire (UNAM, peut-être le meilleur/plus réputé du continent) jouxtant l'Estadio Olimpico (qui accueillit les JO de 1968 – quelques jours avant le massacre de Tlatelolco – et la coupe du monde de football 1986), le centre historique autour du Palacio de Bellas Artes, la cathédrale ou la Plaza de la constitucion, l'immense (puisque tout est immense, je vous relance d'un deux fois Central Park) parc de Chapultepec ou encore le quartier embourgeoisé de Coyoacan où vous trouverez le musée consacré au couple Frida Kahlo/Diego Rivera. Ce qui m'a le plus marqué à Mexico, je dois dire que c'est le nombre de gens. Bien sûr, maintenant on a la stat, 22 millions, faut bien qu'ils soient quelque part, mais lorsque je circulais avec Re le long d'une artère en direction du palais des beaux arts, mamamia, quelle foule dense, compacte, ça fourmillait de partout, il se passait des trucs partout, et au final, en fin de journée c'est super épuisant même si très réjouissant de voir autant de vie dans les rues après avoir quitté New York il y a presque deux mois de cela. Autre point cool, moi le photographe, j'ai nécessairement sorti l'appareil et était très généralement accueilli avec plaisir par les chilangos (c'est comme ça qu'on les appelle familièrement les habitants de CDMX). Enfin, un soir, avec Re et Ro, nous nous rendons dans un bar clandestin, inspiré de la tradition américaine des « speakeasy », on monte à l'étage d'un bâtiment anonyme pour assister à un concert de jazz/blues de dingue en se rinçant la gueule avec un picrate qui me fera regretter nos jus de raison à nous. C'est ainsi dans un petit bus genre navette qui nous emmène à Queretaro, terter de Re, que l'épisode CDMX tire son rideau.

QRO

Regina m'a toujours parlé de Queretaro (QRO donc, si on continue dans les abréviations) comme d'une petite ville. À 200km au nord-ouest de Mexico, cette petite miette compte aux bas mots 1,7 millions d'habitants (c'est juste un peu plus que Lyon, deuxième plus grosse métropole de France), pas de quoi faire des vagues au milieu d'un top trusté par d'autres entités à plus de 4 millions d'habitants (Guadalajara ou Monterrey) mais de quoi me faire tomber de mon siège quand je découvre une nouvelle fois l'étendue de la ville. La ville, malgré son charmant centre ville, ne possède pas autant d'attractions touristiques que la capitale (je regrette encore de ne pas avoir acheté une de ces peluches du parc de Chapultepec en forme de singe). C'est une ville tranquille, genre de droite conservatrice et selon Re, l'une des plus safe du pays. Avec une météo ensoleillé et une température dépassant les 25 degrés, la balade quotidienne est de mise et avec elle, une quête longtemps repoussée à cause des prix pratiqués aux USA, celle de l'accoutrement de cowboy qu'ici on appelle vaquero. Chapeau trouvé à Fort Worth, Texas, ça vous le savez déjà, c'est le jean Wrangler qui y passe (15 balles) et une paire de sublimes santiags (75€ contre au moins 200 de l'autre côté du mur) depuis lesquelles votre serviteur vous écrit. La ville, dans des tons plus ocres que CDMX, est coupée en deux par un long aqueduc qui vous guidera au jardin Alameda Hidalgo. Plus au sud, vous trouverez le cimetière où je m'engouffre (vous savez, ma lubie de visiter les cimetières partout où je vais) et où j'assiste à ce moment de dingo quand j'aperçois deux musiciens jouer devant un groupe d'hommes et une tombe archi fleurie. L'hommage rendu pour l'anniversaire du défunt (le frère d'un des gars de l'assemblée qui compte 7 ou 8 autres hommes) consiste à lui chanter des chansons (guitare et accordéon à l'accompagnement) et boire à sa mémoire, eh oui c'est comme ça ici. Approchant tel le jaguar dans les hautes herbes, appareil à la main, je suis rapidement remarqué et c'est sans se démonter que les gars m'invitent à prendre des photos et boire moi aussi un coup de tequila à la mémoire du défunt et à la santé des vivants. C'était un moment vraiment particulier, parce qu'il n'était pas aussi solennel qu'attendu, qu'on bafouillait entre anglais et espagnol et italien pour tenter de se comprendre, qu'on parlait en fait plutôt de football (notre terrain commun) et qu'on se souhaitait le meilleur en trinquant sans se connaître, mais c'était vraiment cool. Et puis il y a eu une soirée découverte de Lucha Libre (le catch local). Le principe est simple: des lutteurs viennent s’affronter sur et en dehors du ring (parmi le public quoi!) dans des chorégraphies impressionnantes et aériennes (le vainqueur du round étant toujours décidé à l’avance et suit un certain storytelling). Le moment est résolument convivial et populaire. Le public mixte et de tout âge, la place coûte une dizaine d’euros et le spectacle dure presque 4 heures ! Parmi ces lutteurs, El Santo tient le sommet du panthéon (le zig s’est même fait enterré masqué après une longue carrière, notamment au ciné) mais on retrouve loin des stéréotypes hétéronormés, bodybuildés ou clivés gentil vs méchant, des exoticos, à savoir des lutteurs affirmant leur éloignement de la norme, assumant leur féminité et apportant une touche de légèreté et d’humour dans les combats chorégraphiés. Autre moment édifiant, la découverte du welsh pour les ami.es de mes amis. Lors d'une soirée de thanksgiving avancé, chacun rapporte sa contribution et forcément, la France est attendue au tournant (bien que largement représentée dans la petite communauté car le mari de Re est des nôtres et qu'un autre parigot se trouve dans l'assemblée), aussi je retrousse mes manches et concocte deux rations du met flamand qui seront vidés de leur substance en moins de temps qu'il n'en faut pour écrire correctement potjevleesch. C'est un heureux succès, mais je me permets de vous le demander, où le welsh ne serait-il pas un succès ? Dans un camp d'intolérants au lactose, gluten ou gras, certes, d'accord, mais c'est pas un pays ça.
Comme je vous l'ai dit, même si j'y ai passé le plus clair de ces douze jours au Mexique, Queretaro est une « petite » ville charmante, vivante. Le dimanche soir où on y trouve un petit bal où des ieuv tirés à quatre épingles se frottent l'un à l'autre alors que l'orchestre entonne un nouvel depuis son kiosque. Une petite parade passe dans une rue adjacente avec ses musiciens et la foule est joyeuse, juste joyeuse, et ça fait du bien.

ES MAGICO

Je vous ai fait peur avec un avant-propos un peu alarmiste et anxiogène, parce que c'est aussi ça le Mexique, mais ce serait passer à côté de trop de choses que d'en rester à cet a priori, mais également pas juste de ne pas le mentionner, parce que c'est une réalité du pays, comme les innombrables clodos et la grande précarité des Etats-Unis en sont une autre devant leur nature époustouflante. Pourtant, avec une université qui compte comme prix d'entrée un demi peso (2 centimes d'euros) par année ou un métro (5 pesos soit 27 centimes par trajet) dont les deux premières rames sont spécialement allouées aux femmes et aux enfants de moins de 12 ans afin de les protéger, force est de constater qu'il y a des trucs et des initiatives hyper bien au Mexique. Et je n’ai pas parlé de la musique qui tient une place prépondérante dans la société mexicaine, nombreux sont ceux qui en jouent, à tout âge, signe que le pays vit en rythme, et encore plus nombreux sont ceux qui l’écoutent, c'est bien simple, le pays entier semble s’être tatoué la Cucaracha sur les miches qu’ils agitent. Autre réalité du pays, la corruption, les abus de pouvoir, les forces de l'ordre détestées à travers tout le pays, l'inaction des pouvoirs publics devant les drames du trafic d'êtres humains, le démantèlement du service public (quasiment plus de réseau de train dans le pays!) ou les manifestations violemment réprimées, tout cela est vécu par un peuple poussé à la marche forcée vers le chemin instigué par l’influence des Etats-Unis (qui possèdent la majorité des chaines de supermarché par exemple, implantent leurs fast-foods et mode de vie ou écoulent leurs invendus au marché mexicain voire même délocalisent leurs matchs de baseball ou de basket devant ce nouveau marché mexicain qui monte en puissance). Malgré tout cela, il y a quelque chose de l'ordre de l'espoir au Mexique. Pas parce que l'ultra capitalisme n'a pas encore tout enseveli ni parce qu'il y a une culture et une identité forte au sein du pays. Il y a de l'espoir parce que le peuple mexicain a soif de révolution (voir à ce propos la situation des zapatistes au Chiapas), de justice et d'équité. Que c'est un peuple combattif, à l'image de ces mères, les buscadoras (littéralement les chercheuses) qui continuent d'espérer retrouver leurs enfants un jour. C'est un peuple croyant, mais pas bigot, car croyant en sa propre force, une sorte de volcan pour l'instant tranquille mais qui pourrait bien se réveiller. Le Mexique s'est révélée à mes yeux en moins de quinze jours comme une zone assez passionnante, assurément dépaysante, avec une cuisine qui fait plaisir (la race de spécialités !) et se mijote dans la rue au calme à prix modique, et ça donne envie de revenir découvrir le reste du pays, qui comme je l'ai déjà dit est... immense ! En somme, même si j'ai passé la moitié de mon séjour à observer le Mexique depuis une cuvette de chiotte pour un souci de flore intestinale entamé aux USA, doublé par un rhume de merde, j'ai vraiment passé un meilleur temps durant ce petit épilogue que ma longue traversée du désert américain. On m'y reverra.
Quant à nous, c'est l'heure de nous séparer pour quelques mois. On se retrouve sur ce carnet de route en avril prochain, en Sicile si tout va bien. Prenez bien soin de vous et bonne fin d'année 2023.

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Parallel universe (5/5)